Bernard Fèvre toujours aussi diabolique !

Il est sûrement l'un de nos compositeurs favoris, et c'est avec les doigts tremblants, l'oreille aux aguets que l'on écoute les fabuleuses rééditions de son catalogue mythique sous le nom Black Devil Disco qui ressortent en mai prochain via Alter-K.

Réécoutée à la suite, la trilogie maléfique prend toute son ampleur et se révèle plus moderne que prévue. Suspense, doux, presque aérien, avec les nappes minimales, des courts arpèges enregistrée en 1975, est la parfaite introduction. En 1977, Cosmos 2043 marque un décollage radical vers le futurisme, la science fiction. Les compositions sont étoffées, très mélodiques, et font penser aux premiers titres de Jean-Michel Jarre, à du AIR sous prozac, du Tangerine Dream élagué et cotonneux. Black Devil Disco Club, en 1978, est sans doute le chef d'oeuvre du lot. Infernal, vaudou, retors, dansant, hypnotique, de disque est un cauchemar brûlant, une transe démoniaque aux Bpm nettement plus élevées.

On ne saurait isoler un disque parmi les trois. Ils montrent trois facettes de la prolixité et de l'imagination sans limite de Bernard Fèvre. Saluons le travail de remasterisation exécuté par le maitre en personne. On envie ceux qui vont le découvrir aujourd'hui, et on leur souhaite, vouloir fouiller dans les arcanes de la Library Music française.